Aménagement de l’intérieur

La poursuite des travaux d’aménagement intérieur va se traduire par la mise en place des cloisons des coffres des kayaks qui vont les isoler du reste de l’intérieur de la coque et permettre de finaliser l’espace intérieur disponible au niveau du carré, de la couchette cercueil tribord, de la soute cabinet de toilettes à bâbord et du cockpit arrière.

Assemblage des cloisons de coffre kayak tribord (© :  Bleiz Mor BALOU III)

On en profite pour préparer les réservoirs qui seront intégrés sous le plancher des coffres kayak avant de monter la portion de cloison considérée.

Préparation d’un réservoir (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Intégration des réservoirs de gas-oil sous le plancher du coffre kayak tribord (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage des cloisons de coffre kayak tribord (© :  Bleiz Mor BALOU III)

On en profite pour finir la stratification de la cloison à l’intérieur du coffre kayak et la peinture avec un  primaire époxy blanc.

Stratification et peinture du coffre à kayak bâbord (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Peinture du coffre à kayak tribord (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Avant de continuer l’aménagement intérieur, on va enduire, poncer  et peindre avec un primaire époxy le dessous du pont et du roof.

Peinture du dessous du pont et du roof avec un primaire époxy (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Il s’en suit un long travail de préparation des éléments qui vont constituer l’aménagement intérieur, les meubles (de cuisine et de table à cartes), les étagères (équipets) des flancs latéraux du carré et du lit breton, les flancs latéraux et le dessus des diverses couchettes. C’est là aussi que l’on va déterminer les parties qui resteront plaquées merisier et vernies et celles en okoumé qui seront peintes.

Préparation des équipets du lit breton (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Préparation d’un des éléments du dessus  du coffre lit breton (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Préparation des éléments d’un coffre latéral du carré (© :  Bleiz Mor BALOU III)

On intègre ensuite ces divers éléments par collage et stratification à leur emplacement de destination.

Le meuble table à cartes intégré (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le meuble évier  intégré (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Les équipets bâbord du lit breton  intégrés (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Intégration couchette et équipets bâbord du carré (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Intégration des coffres des couchettes du carré (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Intégration carré et lit breton(© :  Bleiz Mor BALOU III)

On arrive au résultat suivant une fois tous les éléments intégrés.

Vue vers l’arrière  (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Vue vers l’avant  (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Les travaux se poursuivent avec enduit, ponçage  pour masquer les traces de stratification avant la réalisation de la  peinture de finition.

L’intérieur peint, vue vers l’arrière  (© :  Bleiz Mor BALOU III)

L’intérieur peint, vue vers l’avant  (© :  Bleiz Mor BALOU III)

L’intérieur peint, vue du flanc latéral bâbord (© :  Bleiz Mor BALOU III)

L’intérieur peint, vue du flanc latéral tribord(© :  Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage du pont

Les divers éléments de pont préparés ou pré-assemblés , le travail d’assemblage sur la coque commence.

Le cockpit équipier va être assemblé en premier sur les cloisons et sur les carlingues du logement moteur.

Assemblage Cockpit  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les passavants sont ensuite intégrés par collage et joint congés sur les cloisons et membrures progressivement de l’arrière vers l’avant ainsi que la bande de CP de  15mm inclinée à 45° qui constitue la jonction pont-coque.

 

Assemblage passavants (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage passavants (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage passavants (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage passavants (© : Bleiz Mor BALOU III)

Stratification des passavants à la coque  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Stratification du pont avant  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Intégration du roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Intégration du roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Intégration du roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Quand les cloisons des coffres kayak sont mises en place au niveau du cockpit, cela permet de finaliser la fermeture du roof à l’arrière et la mise en place et la stratification du  plancher du cockpit arrière barreur ce qui clôt le gros œuvre du pont

Intégration finale du cockpit (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Il s’ensuit la poursuite de la préparation du pont avec finition des ouvertures des panneaux de pont , réalisation et mise en place du support de rail d’écoute de Grand Voile, préparation des supports de rail de génois,  du renfort de pied de mât, des listons cale-pieds, …

Finition du contour de l’ouverture d’un panneau de pont (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Intégration du support de rail de Grand-Voile (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Préparation de l’accueil du rail de solent auto-vireur  (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le pont est alors comme la coque entièrement stratifié avec un taffetas BX 400, enduit et poncé et recouvert des 2 couches de peinture blanche primaire époxy. Il recevra plus tard 2 couches de finition avec antidérapant pour les zones qui doivent l’être.

Peinture primaire pont (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Peinture primaire pont (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Peinture primaire pont (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage des éléments de pont

Pour des raisons de place  disponible dans le garage et de facilité  de manipulation des pièces,  le pont sera assemblé partiellement sur mannequin pour la partie couvrant le cockpit équipier et le roof. Le cockpit arrière barreur, les passavants latéraux et la pointe avant seront intégrés directement sur les cloisons, membrures et  la coque.

Le pont est réalisé via l’assemblage des bordés en sandwich CP+ mousse polyuréthane.

Les chants des bordés amenés à être situés sur une arête visible  seront démoussés sur une profondeur de 2cm puis densifiés avec de l’époxy chargée silice + poussière de bois.

Toutes les zones des pièces de pont destinées à accueillir de l’accastillage ou des appendices balcon, chandelier, … vont être renforcées en retirant la mousse, la remplaçant par un CP de 15mm, et recouvertes largement avec plusieurs BX400.

 

Renfort d’une zone accueillant de l’accastillage (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’opération d’assemblage du mannequin de pont débute comme pour le mannequin de pont par la réalisation d’un marbre qui va permettre de régler l’horizontalité de son plancher selon les axes longitudinal et transversal.

Marbre du mannequin pont (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le mannequin de pont est ensuite constitué de 10 couples représentatifs  des  profils du roof et du cockpit équipier.

Mannequin de pont (© : Bleiz Mor BALOU III)

Mannequin de pont (© : Bleiz Mor BALOU III)

Comme pour l’assemblage de la coque, les bordés seront maintenus vissés sur les couples du mannequin pendant la réalisation des joints entre bordés. Les vis sont ensuite retirées et les joints entre bordés sont bouchés à l’époxy chargée puis stratifiés avec  une bande de BX400 de 15cm de large.

Assemblage roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

On réalise ainsi 2 demis roofs et le cockpit équipier.

Assemblage Cockpit  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage Cockpit  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le mannequin de pont est  ensuite démonté, les pièces sont retournées et les joints internes entre bordés sont stratifiés avec 2 bandes de BX400 de 15cm de large décalées de 5cm.

Assemblage roof  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage Cockpit  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les  zones accueillant des hublots ou des  panneaux de pont vont être découpées, les chants démoussés sur 2cm et renforcés avec de l’époxy chargée  avec de la silice et de la poussière de bois

Assemblage roof (© : Bleiz Mor BALOU III)

Renforts du roof pour l’accastillage(© : Bleiz Mor BALOU III)

Vérification du coffre à kayak

L’intégration du plancher des coffres kayak  est l’occasion  de faire un essai avec le kayak positionné sur ses bers intégrés sur les chariots et les rails de circulation.

Cela permet de vérifier que le jeu fonctionnel est suffisant pour la circulation du kayak dans le caisson et  ainsi que la bonne circulation des chariots sur le rail.

Essai du kayak intégré dans un coffre   (© : Bleiz Mor BALOU III)

 

Essai du kayak intégré dans un coffre   (© : Bleiz Mor BALOU III)

Essai du kayak intégré dans un coffre   (© : Bleiz Mor BALOU III) 

La finition de la coque et la mise en place des cloisons et membrures

Une fois la coque retournée, les travaux de finition de la  paroi interne de la coque  couvrent l’ensemble des éléments suivants :

  • Le rebouchage  des joints internes entre bordés au niveau des emplacements des couples de mannequin,
  • Le ponçage des joints internes entre bordés,
  • La stratification de l’ensemble des joints internes entre bordés avec des 2 bandes de BX400 de 15cm de large décalées de 5 cm, l’une par rapport à l’autre,
  • La réalisation des joints congés et la stratification  des liaisons au niveau du tableau arrière et de la cloison de la crash box à l’avant.

Stratification des joints internes entre les bordés  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Chacune des cloisons est ensuite assemblée par collage des scarfs des différents morceaux de contreplaqué  de 10 mm la constituant  et avec stratification avec un BX 400 sur chaque face pour celles ayant un rôle structurel important.

Cloison étanche arrière assemblée (© : Bleiz Mor BALOU III)

 Il en sera  de même pour les membrures de renfort de la zone puits de quille et de la porque de cadènes qui elles sont constituées de 4 épaisseurs de CP de 10 mm.

Assemblage d’une membrure (© : Bleiz Mor BALOU III)

 Avant de commencer l’intégration des cloisons et des membrures sur la coque, il est procédé à la préparation des surfaces qui vont accueillir les appendices à savoir :

  • Les zones des puits de quilles,
  • La zone du ber moteur,
  • Les zones des safrans.

 

Les zones intérieures de la carène qui vont accueillir les puits de quille sont renforcées avec une plaque de CP de 10mm et en stratifiant 3 BX 400 de renfort de la zone en décalés.

La réalisation des  puits de quille nécessite la construction d’un moule en bois,  intégré sur un support et qui est habillé avec un film plastique pour faciliter  le démoulage de la pièce.

Moule de puits de quille (© : Bleiz Mor BALOU III)

Chaque  puits de quille est réalisé par stratification de 25 couches de tissus alternant BX 400 et UD 400 à 0° ou 90°. Cette stratification est réalisée en plusieurs opérations, une opération couvrant en moyenne l’assemblage de 6 couches de tissus.

Après démoulage, la partie basse du puits de quille qui sera assemblée à la coque  est  ajustée à la bonne dimension par tronçonnage et ponçage de finition avec une disqueuse.  Le puits de quille  est aussi percé aux emplacements qui accueilleront les boulons de la platine de tête de quille.

Puits de quille prêt à être collé (© : Bleiz Mor BALOU III)

La coque est découpée aux dimensions internes de la base du puits de quille, ce trou permettant le passage de la platine de tête du châssis mécano-soudé qui constitue l’âme de la quille.

Le puits de quille est ensuite assemblé à la coque par joint congé et stratification de 5 couches de BX 400 en décalé et couvrant la zone renforcée par un  CP de 10mm.

Le ber  moteur fourni par le constructeur  du moteur est ensuite  présenté sur la coque pour relever son empreinte, calculer sa hauteur définitive,  tracer celle–ci sur le pourtour du ber et marquer le trou nécessaire au passage du sail drive.

Le ber moteur est ensuite ajusté à sa dimension définitive par tronçonnage avec une disqueuse. Le trou nécessaire au passage de l’embase sail drive est découpé dans la coque avec une scie sauteuse.

Le ber moteur  est ensuite assemblé à la coque par collage par joint congés et stratification avec 3 BX 400 de largeur 15 cm.

Le ber moteur stratifié sur la coque (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’intégration des safrans à la coque est faite via les tubes de jaumière (cylindre en fibre de verre d’environ 40cm de longueur intégrant à ses 2 extrémités des paliers sur lesquels viendra tourner la mèche de safran).

Leur emplacement repéré sur la coque, un trou du diamètre du diamètre externe du cylindre est réalisé dans la coque avec une scie sauteuse.

Les tubes de jaumière sont être ensuite préparés en leur ajoutant 4 ailerons de type gouverne de fusée avant d’être positionnés sur la coque.

Préparation d’un tube de jaumière (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’ensemble est assemblé à la coque par joint congé et 4 BX 400 en décalé.

Tube de jaumière stratifié sur la coque (© : Bleiz Mor BALOU III)

La bonne intégration des cloisons et membrures sur la coque nécessite un repérage précis de leur positionnement au niveau des différents bordés de coque. Cette opération est amorcée très en amont, en effet dès le positionnement sur le marbre  du plancher du bâti de coque, on reportera sur l’axe longitudinal de ce plancher (axe de coque) la position des différentes cloisons et membrures telle que précisée sur les plans de l’architecte. Pendant la phase de construction de la coque, on reportera avec un marqueur laser ou un mètre la position de chaque cloison ou membrure en milieu de chacun des 10 bordés.

 Avant la mise en place des cloisons et membrures,  des tasseaux de 20cm de long sont fixés par serre-joints au niveau du bordé de la liaison coque-pont. Ils permettront de maintenir celles-ci pendant le collage.

Mise en place des cloisons et membrures (© : Bleiz Mor BALOU III)

Mise en place des cloisons et membrures (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les couples et cloisons sont alors stratifiés sur la coque avec sur chaque face joint congé et 2 BX400 de 15cm de large en décalé

Les cloisons et membrures assemblées (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les cloisons et membrures assemblées (© : Bleiz Mor BALOU III)

Au niveau des membrures et de la porque de cadènes, zone des puits de quille, concentrant les efforts de compression du mât,  des cadènes de haubans et des puits de quille, la stratification est plus importante avec jusqu’à 8 couches de BX et UD de largeur décroissante.

Les membrures et porque de cadènes assemblés (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les planchers des coffres kayak sont alors ajustés et mis en place avant stratification.

Mise en place d’un plancher de coffre de kayak (© : Bleiz Mor BALOU III)

Mise en place d’un plancher de coffre de kayak (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les cloisons et membrures stratifiées (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le maquettage du coffre à kayak

L’originalité du Bleiz Mor 30’ étant sa capacité à intégrer 2 vrais kayaks de mer dans ses coffres latéraux avec chargement/déchargement via la plate-forme arrière, la nouveauté du concept  méritait un maquettage  afin de conforter la faisabilité et vérifier un certain nombre de problématiques.

La maquette fut réalisée sous la forme d’un plancher de la longueur du Kayak Guillemot sur lequel sont assemblés des éléments représentatifs des cloisons des sections arrières pour vérifier en 1er lieu que le kayak a un dégagement suffisant pour son insertion et son extraction du coffre.

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La maquette du coffre à kayak (© :  Bleiz Mor BALOU III)

L’analyse de la problématique du stockage du kayak lors des déplacements du voilier et de l’insertion/ extraction du kayak du coffre conduisit à  plusieurs alternatives (rouleaux, chariots), seule la plus satisfaisante sur le papier fut maquettée.

Le  kayak étant stocké sur la tranche, l’utilisation de 2 bers en U (du type de ceux utilisés pour les galeries de voiture) apparut comme étant la plus adaptée pour éviter tout mouvement du kayak pendant les déplacements du voilier. L’intégration des bers en U sur des chariots circulant sur un rail répondit  au besoin de circulation du kayak en vue de son insertion/extraction du coffre, le positionnement adéquat du rail dans le coffre garantissant la circulation et le stockage du kayak sans que celui-ci frotte sur les parois du coffre.

L’approvisionnement d’un rail de 3m de long et de 2 chariots à bille du type de ceux intégrés sur un mat pour enverguer une grand-voile permit la finalisation de la maquette et des essais de circulation du kayak stocké sur les bers en U.

Les bers en U intégrés sur les chariots à bille circulant sur rail (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le kayak stocké sur les bers (© : Bleiz Mor BALOU III)


Le kayak stocké sur les bers (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’intégration sur  les chariots d’un système de va et vient du type de celui d’un chariot de barre d’écoute de grand-voile répondit au besoin de commander la circulation des chariots lors de l’insertion/ extraction du kayak du coffre.


Le système de va et  vient des chariots (© : Bleiz Mor BALOU III)

Quelques essais furent également réalisés de simulation de chargement /déchargement  avec le kayakiste manipulant le kayak comme s’il était sur la plate-forme arrière du Bleiz Mor.

Le retournement de la coque

Le retournement de la coque est une étape significative pour le constructeur amateur car le confortant dans le fait qu’il a franchi la 1ère étape de sa construction avec un élément matériel, la coque, qui a pris forme et lui donne une vision des volumes du futur bateau. Il comporte aussi une part d’inconnu dont il faudra limiter les incertitudes pour le bon déroulement de l’opération.

Le jeu du retournement de coque est un jeu qui se pratique en famille ou avec des copains, 6  à 8 personnes max dans notre cas, de préférence un weekend compatible des agendas des uns et des autres et avec une météo praticable car se réalisant en plein air, chose non gagnée d’avance dans le cadre d’un printemps pourri.

Dans la pure tradition des jeux de nos ancêtres celtes ou basques, veillez particulièrement au soin de la constitution et à la motivation de l’équipe, évitez les fanas de téléréalité, les défaitistes franchouillards du style « Ha, je le savais bien que cela allait merder » qui minent le moral des troupes à la première difficulté.

Le point culminant et le plus spectaculaire du jeu sera l’opération elle-même de retournement de la coque mais il comporte d’autres phases et nécessite quelques préalables indispensables au bon déroulement de l’ensemble du jeu.

Dans le cadre de la préparation, le maître du jeu doit dérouler dans sa tête l’ensemble des phases du jeu et prévoir l’acquisition ou la réalisation des accessoires nécessaires au jeu.

Le premier préalable au jeu sera de disposer de 2 portiques de hauteur et de largeur suffisantes et de tous les accessoires associés : sangles, palans à chaîne, chariots, bouts, …

La quête de portiques passera par la consultation régulière des annonces du Bon Coin. Elle se concrétisera par l’achat de 2 portiques de largeur 4m50 et de hauteur utile 2m50 de construction amateur qu’il faudra modifier pour répondre aux dimensions du bateau devant porter sa hauteur utile à plus de 4m pour pouvoir retourner la coque de 3m40 de large.

Les portiques seront modifiés en largeur et en hauteur

Modification en largeur des portiques (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Modification en hauteur des portiques (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Les portiques modifiés (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le 2ième préalable nécessaire au jeu sera la disponibilité des bers qui vont accueillir la coque, une fois celle-ci retournée.

Deux bers seront donc réalisés en les moulant sur la coque.

Leur hauteur sera calculée pour que la ligne de flottaison de la coque retournée soit horizontale ce qui facilitera l’assemblage de tous les éléments internes à la coque au  niveau.

La construction des bers (© :  Bleiz Mor BALOU III)

La construction des bers (© :  Bleiz Mor BALOU III)

La 1ère phase du jeu qui ne nécessite pas la totalité de l’équipe sera de démonter le marbre et le mannequin.  On conservera 2 couples du mannequin solidaires de la coque aux sections à 1/3  et 2/3 de la longueur pour éviter de la déformer  sous la pression des sangles au moment du retournement. Les 2  couples seront doublés au niveau de la jonction coque pont par des morceaux de bastaings sur lesquels seront frappés les bouts et le palan  qui permettront d’imprimer le chavirement de la coque.

La 2ième phase du jeu consistera dans mon cas, au vu de la hauteur sous plafond limitée ne permettant pas le passage de la coque sur la tranche, au démontage de la toiture légère en bac acier.

Le démontage de la toiture en bac acier (© :  Bleiz Mor BALOU III)

La 3Ième phase consistera à assembler les portiques couchés latéralement à la coque et à les ériger via 2 potences et palans installés préalablement le long des murs du hangar.

L’assemblage d’un portique (© :  Bleiz Mor BALOU III)

La 4ième phase de l’opération sera le retournement de la coque elle-même.

Plusieurs méthodes sont possibles. Après discussion avec Julien Marin, j’optai pour la méthode du retournement par chavirage de la coque dans les sangles qui la maintiennent suspendues sous les portiques.

A cet effet,  les portiques seront dotés chacun de 2 palans (un pour la sangle, l’autre sur le chariot circulant sur l’IPN), la coque sera chavirée sur les sangles en jouant sur les 2 palans susnommés au niveau des 2 portiques.

Le palan fixé sur le chariot va permettre le retournement progressif en soulevant d’abord un côté de la coque jusqu’à la verticale et en soulageant la sangle pour permettre à la coque de glisser sur la sangle.

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En circulant sur l’IPN, il permet une fois la  verticale passée de redescendre progressivement la coque jusqu’à l’horizontale. Il faudra aider à la main la  coque à glisser sur les sangles.

Le retournement de la coque (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le retournement de la coque (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le retournement de la coque (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le retournement de la coque (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le retournement de la coque (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Le retournement de la coque (© :  Bleiz Mor BALOU III)

L’opération de retournement se termine par le positionnement de la coque sur les 2 bers.

Le jeu se terminera par le démontage des portiques et le remontage du toit afin de disposer de nouveau d’un garage fermé à l’abri des intempéries .

Le tout ne manquera pas d’étonner le voisinage. Quel est ce jeu d’un voisin original qui démonte le toit de son garage pour retourner un objet étrange sous un portique. Restera pour les participants les images d’un jeu unique en son genre que l’on ne pratique pas tous les jours.

L’assemblage de la coque

Le Bleiz Mor 30’ cpm a une coque à bouchains constituée de 5 bordés par demi-coque.

Comme déjà indiqué, les plaques de CP étant de longueur 3m, un bordé de coque de plus de 9m de long est donc constitué de 4 morceaux assemblés par des scarfs.

Chaque bordé est donc assemblé au niveau de chaque scarf par collage époxy + charge silice/poussière de bois avant son positionnement sur le mannequin. On commence l’assemblage par les bordés de quille puis progressivement jusqu’à la ligne coque/pont.

Assemblage de bordés (© :  Bleiz Mor BALOU III)

Les bordés sont maintenus par 2 vis au niveau de chaque couple du mannequin.

Montage des  bordés sur le mannequin de coque (© : Bleiz Mor BALOU III)

Un joint externe et un joint interne à l’époxy chargée silice/poussière de bois sont ensuite réalisés au niveau de chacun des 9 bouchains.

Réalisation des joints au niveau de chaque bouchain (© : Bleiz Mor BALOU III)

On procède ensuite au positionnement du tableau arrière et à la pièce d’étrave à l’avant qui accueillera la crash box L’extrémité de chaque bordé est alors solidarisé par joint congé au tableau arrière à l’arrière et à la pièce d’étrave à l’avant.

Mise en place du tableau arrière (© : Bleiz Mor BALOU III)

Assemblage de la pièce d’étrave (© : Bleiz Mor BALOU III)

Mise en place de la pièce d’étrave (© : Bleiz Mor BALOU III)

Pour le retournement de la coque, on gardera les couples 5 et 10 du mannequin pour éviter de la déformer. Ces 2 couples sont solidarisés de manière provisoire par plusieurs longueurs de joint congés avec les bordés de coque.

Le tout ayant bien séché, l’ensemble des vis solidarisant les bordés aux couples du mannequin sont retirés. Les trous de vis sont bouchés à l’époxy chargé silice/poussière et chaque bouchain est stratifié avec une bande de BX 400 de largeur 150mm.

Stratification des bouchains avec une bande de BX 400 de largeur 150 mm (© : Bleiz Mor BALOU III)

La crash box de proue est finalisée avec des pains de mousse en polystyrène extrudé shapés .Elle est ensuite recouverte d’une dizaine de tissus avec alternance de  BX et d’UD en dégradé pour rester dans les formes et limiter le travail d’enduit.

La crash box de proue (© : Bleiz Mor BALOU III)

La crash box de proue ( © : Bleiz Mor BALOU III)

La coque est ensuite entièrement stratifiée avec un BX 400.

Il s’en suit le long de travail d’enduit  et de ponçage pour rattraper  les surépaisseurs des tissus d’assemblage des bordés afin d’arriver à un état de surface suffisant pour les premiers travaux de peinture qui se traduiront par le passage d’un primaire époxy.

L’enduit de la coque (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’enduit de la coque (© : Bleiz Mor BALOU III)

La coque peinte avec un primer époxy (© : Bleiz Mor BALOU III)

La coque peinte avec un primer époxy (© : Bleiz Mor BALOU III)

La coque peinte avec un primer époxy (© : Bleiz Mor BALOU III)La coque peinte avec un primer époxy (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le montage du mannequin de coque

Le mannequin de coque est constitué d’un plancher en agglo de 19 mm et de 15 couples en agglo de 16 mm ( un tous les 60cm, représentatif de la section de la coque du bateau à la côte considérée) et d’entretoises pour assurer l’assemblage et la rigidité de l’ensemble.

Le mannequin de coque (© : Navi Line  Bleiz Mor BALOU III)

Le  mannequin doit être impeccablement positionné au niveau horizontalité pour le plancher et verticalité pour les couples afin d’éviter  d’avoir une coque légèrement vrillée et des bordés qui s’assemblent mal.

Le constat  fut rapide qu’il était très difficile de régler correctement  l’horizontalité des différentes plaques constitutives du plancher du mannequin de coque avec uniquement des cales sur le sol du garage.  Il devint évident de la nécessité de  réaliser un marbre pour accueillir celui-ci.

Le marbre est donc réalisé à partir  de profilés rectangulaires en acier de 50x30x3 assemblés avec des équerres et montés sur des pieds réglables. Les tiges filetées des pieds et les écrous / contre écrous vont permettre le réglage de l’horizontalité du marbre. Au vu du poids du mannequin, les efforts sont répartis sur une cinquantaine de pieds.

Le marbre: châssis tubulaire  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le marbre: châssis tubulaire  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les pieds réglables du marbre:   (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le réglage de l’ensemble du marbre est une opération relativement longue et demandant du doigté et de la progressivité  pour ne pas déstabiliser la partie du marbre déjà réglée. Pour cela on règle progressivement en partant de l’extrémité arrière du marbre l’horizontalité sur les traverses latérales, et en vérifiant l’horizontalité des longerons central et latéraux.

Les différents éléments du plancher sont donc en suite assemblés et l’horizontalité du plancher est de nouveau contrôlé selon les 2 axes longitudinal et latéral.

 

Le plancher du mannequin installé sur le marbre  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le plancher du mannequin installé sur le marbre  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Les couples sont ensuite assemblés et positionnés via les encoches prévues dans le plancher et avec des entretoises qui assurent la rigidité de l’ensemble.

Les couples du mannequin  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le montage des couples  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le montage des couples  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Sur chaque couple sont tracées la verticale à l’aplomb de la quille et l’horizontale au niveau de la ligne de flottaison. Sur le plancher est tracé l’axe de quille de la coque. Tout cela permettra en plus de la vérification au niveau à bulle des verticalités et horizontalités de vérifier en perspective à l’œil le bon alignement des couples.

Les repères d’alignement  montage des couples  (© : Bleiz Mor BALOU III)

Chaque couple comporte un trou d’homme qui permet de cheminer à l’intérieur du mannequin pour faire les joints internes entre les bordés de coque.

Le trou d’homme  (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’approvisionnement du bois et la découpe numérique

Balou III est réalisé:

  • en CPM (Contre-Plaqué Marine) de 10 mm pour la coque, les cloisons et les membrures et
  • en sandwich CP/ PVC  de 21 mm pour le pont et le cockpit.

Dans le cadre de ses activités d’ingénierie et d’architecture navales, Julien Marin a testé l’utilisation dans ses projets d’un matériau de type sandwich CP/PVC.

Il me propose donc d’utiliser un sandwich CP/PVC de 21mm (CP 3mm, mousse polyuréthane de 16 mm , CP 3mm) pour la réalisation du pont, des cloisons et membrures.

Le sandwich CP/PVC de 21mm (© : Bleiz Mor BALOU III)

L’utilisation d’un sandwich CP/PVC est intéressante du fait de sa légèreté et de ses qualités mécaniques (un sandwich de 21mm ne pèse guère plus lourd qu’un CP de 6mm vu la légèreté de la mousse, sa qualité mécanique est équivalente au moins  à un CP de 10mm pour un gain de poids de 40% environ)

Le sandwich CP/PVC présente également l’intérêt d’être un bon isolant thermique, propriété intéressante pour limiter les phénomènes de condensation, classique dans les bateaux en plastique en particulier la nuit, où le dormeur récupère les gouttes de condensation de sa respiration sur son duvet au petit matin.

Cependant du fait du coût du matériau, l’utilisation du sandwich se limite au seul pont.

Pour des questions de temps, d’efficacité et de qualité de l’assemblage des pièces, il devint rapidement évident de réaliser en découpe numérique un kit couvrant l’ensemble des éléments de la construction en CPM et sandwich.

Les logiciels de CAO modernes permettent de disposer naturellement des plans (sous forme de PdF) et des fichiers (sous forme de .dwg dans mon cas) nécessaires pour les découpes numériques.

La prestation de l’architecte couvrira également la fourniture des plans et fichiers numériques des mannequins utilisés pour la construction de la coque et du pont .

Le dossier nécessaire pour  les approvisionnements bois et les découpes numériques est donc constitué des bordés de coque et de pont et cockpit, des cloisons et membrures  et des mannequins de coque et de pont.

Après consultation des prestataires limités dans le domaine de la découpe numérique pour le monde nautique et le bouclage d’un premier coût estimatif, le choix se porta sur la société Navi Line.

Navi-Line, qui travaille entre autres dans le domaine de la sous-traitance pour les aménagements intérieurs des bateaux des grands chantiers du monde nautique, propose également des kits bois pour la construction amateur, pour les chantiers de petite série ou la réalisation de prototypes.

Le bureau d’étude de Navi Line est en charge de ce créneau.

A l’aide de son logiciel de CAO et à partir du dossier constitué par Julien Marin,  il réalise les éléments complémentaires nécessaires pour préparer le passage à la machine de découpe numérique.

Le travail consiste à effectuer le calepinage c’est à dire à définir la répartition des différents morceaux constituant un élément du bateau bordé, cloison ou membrure dans les plaques de contreplaqué ou de sandwich CP/PVC. Vu la taille des éléments, il n’est pas en général possible de les réaliser en un seul morceau dans une plaque de contreplaqué. Un bordé de coque de plus de 9m de long sera constitué au minimum de 3 pièces découpés dans des plaques de 3,10m de long max.

La zone d’assemblage entre 2 pièces de bordés en CP est réalisée sous forme d’un scarf sophistiqué usiné par la machine numérique sur 3 niveaux de découpe des divers plis du CP.

Les 2 scarfs male/ femelle d’assemblage de 2 morceaux  d’un bordé de coque  (© : Bleiz Mor BALOU III)

La zone de scarf assemblée de 2 morceaux d’un bordé de coque (© : Bleiz Mor BALOU III)

Le bureau d’études se met au préalable d’accord avec l’architecte sur la taille des scarfs et leur localisation, surtout pour les cloisons et membrures structurelles.

Le travail de décomposition et de placement des diverses pièces sur les plaques de contreplaqué ou de sandwich vise également à optimiser les chutes en les limitant en moyenne à 30% du panneau.

Dans l’exemple suivant,  à partir du plan d’architecte de la section 9 du bateau (membrure demi cloison  située près de la descente)

La section  9 du Bleiz Mor (© :   Bleiz Mor BALOU III)

le bureau d’étude positionne 4 zones de scarf.

Résultat du travail de positionnement des scarfs de la section  9 (© : Bleiz Mor BALOU III)

La membrure demi cloison est ainsi constituée de 4 morceaux découpés dans un ou plusieurs panneaux de CP.

La fourniture couvre également le mannequin de coque et le mannequin de pont.

Le tout constitue plusieurs tas de bois , qu’il faudra stocker à l’abri des intempéries.

Stockage:  le tas de bois des bordés de coque, des cloisons et membrures structurelles (© :  Bleiz Mor BALOU III)